mercredi 29 octobre 2008

premier thème: attente dans un bar... par waaayli

Dans de ce bar obscur, je n’aime pas l’image que les miroirs me reflètent…

Je me connais si belle à la clarté du jour… on m’a prise la première fois sous des milliers de lampes et en témoin, le soleil promettait ma pureté cristalline… je fus confinée par la suite à de sombres usages, à changer de supports et à supporter la variété… à rêver d’appartenir à vie plutôt que de détailler cette vie qu’on m’achète…

J’aimerais tant partir de ce bar… recouvrer l’éclat du jour ou partir en éclat… le quitter en débris ou en cachette… que ne ferais-je pour que vienne m’emporter un homme aux mille vices m’infliger le supplice de ses caresses, de ses attouchements quand, dans un coup de langue qui réitère son envie, sa bave dérange ma mine surfaite…

Je me dis qu’il me viendra le temps où je ne serais plus alignée entre autres racoleuses à l’opacité prononcée, l’habitude nébuleuse… où je ne me vendrais pas au premier venu pour qu’il noie en mon sein le désarroi de sa vie, qu’il me susurre les histoires du monde d’au-delà de la vitre opaque puis m’abandonne à ma faim, une fois assouvi… sans me faire l’avance que je guette…

J’attends dans ce bar et chaque soir je m’impatiente à couvrir mes courbes d’une main avide, d’une bouche amère au suçon sévère… je me livre sans réserve, je me déverse à m’en souiller le revers, ne m’arrachant le cri qu’une fois vide… j’enivre et me soûle pour oublier le bar, la nuit et la foule et me coucher toujours insatisfaite…

J’attends désespérément ce sauveur qui m’emporterait loin de mes pairs… érodée par d’autres mais aimée de lui, j’écumerais à lui seul ma mousse à la lie… pour peu qu’il ne soit pas criblé de dettes ! Parce que fine je suis et ce n'est qu’au Champagne qu’on remplit la fluette !

J’attends dans ce bar, rangée sur le comptoir… la barmaid me prend puis me repose, les autres coupes arrosent et moi j’attends mon tour… rêvassant aux lumières du jour, aspirant à quitter le bar dans un écrin de velours… et plutôt qu’en souffre-douleur, offrir mon éclat et mes lueurs dans une ambiance de fête…

2 commentaires:

Yugurta a dit…

C que certains "objets luisants" figurent "l'élite intouchable" qu'il n'est permis que de reluquer...

Hamil al amani a dit…

Le verre plein, on le vide, le verre vide, on le plaint. Ainsi va la vie